Ginny
déjeunait ce jour-là avec Hermione et Ron. Elle leur avait préparé une dinde
farcie, aidée par Hermione.
« James
et Albus viennent manger ? »demanda celle-ci alors qu'elle mettait la
table dans la salle à manger.
« Non,
ils mangent à l'école. Mais mets un couvert pour Harry, il devrait rentrer
d'ici peu.
Ah
? Je le croyais à Poudlard.
Oui.
Mais quand je lui ai dit que vous viendriez, il a décidé de venir manger avec
nous.
D'accord. »
On
sonna à la porte.
« C'est
sûrement Ron. Tu peux aller lui ouvrir, Hermione ? », demanda Ginny.
Hermione
acquiesça et descendit les marches jusqu'à la porte d'entrée, qu'elle ouvrit.
« Bonjour
mon amour », fit Ron. Il donna un baiser à sa femme et entra dans la
maison.
Le
couple remonta jusqu'à la cuisine.
« Bonjour
frangine...Comment vas-tu ?
Bien,
bien. Et toi ?
Très
bien.
Du
nouveau au Ministère ?
Oh,
non...Pas de mages noirs à l'horizon. Autant te dire que l'on s'ennuie un peu
ces derniers temps, depuis que nous avons attrapé Guardian.
Tu
aurais dû écouter Harry... Il t'avait prévenu que les mages noirs se feraient
discrets après la chute de Voldemort.
Mmmmh...
On
parle de moi ? », dit une voix provenant des marches.
« Harry
? », lança Ron, d'une voix enjouée.
« Qui
veux-tu que ce soit d'autre ? », se moqua Ginny.
Le
Survivant arriva enfin de la cuisine, salua tout le monde, et s'assit sur une
chaise.
« Fatigué
? », demanda Ron.
« Un
peu.
Alors,
Poudlard ?
Oh...Toujours
pareil. Vous avez le bonjour d'Hagrid.
Et Teddy
?
Quoi,
Teddy ?
Bah,
dans quelle maison il est ? »
Harry
prit une mine dépitée.
« Non...Pas
à Serpentard , quand même ? », murmura Hermione, voyant la tête d'Harry.
Celui-ci
rit à gorge déployée.
« Mais
non...Il est à Gryffondor !
C'est
génial !
Oui.
Je suis content pour lui. Tu aurais vu Neville et Charlie quand ils ont vu
qu'il allait à Gryffondor ! »
Hermione
lui jeta un regard soupçonneux.
« Tu
as assisté à la Répartition ?
Evidemment.
C'est mon filleul.
Pfff...Et
tu es sûr que personne ne t'a reconnu ?
Oui,
ne t'inquiètes pas. Il n'y a que Neville qui m'a vu. Il avait la Carte sur lui.
La
Carte ? »demanda Ginny.
« La
Carte du Maraudeur », répondit Ron.
« C'est
quoi ?
Tu
ne l'as jamais vu ? », dit Hermione, surprise.
« Non.
C'est
une Carte de Poudlard qu'ont fait Sirius, Lupin et mon père. Elle indique tous
les passages secrets de Poudlard, et mieux, toutes les personnes qui s'y
trouvent, même avec une cape d'invisibilité.
Mais
c'est normal que tu n'en ais jamais entendu parler. Harry l'avait prêtée à
Croupton, et après nous n'en avions plus tellement besoin.
Si
on parlait de ça autour d'un bon plat ? », proposa Harry. « Ce n'est
pas que j'ai faim, mais les gâteaux que m'ont donnés les elfes de maison ne
m'ont pas franchement calé l'estomac... »
Ginny
et Hermione levèrent les yeux au ciel. Ron eut un sourire amusé.
Harry,
suivi de près par Ron, alla dans la salle à manger et s'affala sur l'une des
chaises.
« Alors,
mon vieux, comment se porte ta petite famille ?
-Rose
et Hugo vont bien. Il commence à parler correctement. Et sinon Rose est allé à
la maternelle pour la première fois hier. C'est Hermione qui l'a emmenée. La
petite pleurait toutes les larmes de son corps. Mais apparemment ça s'est bien
passé quand même.
Et
Hermione ? Je l'ai trouvée fatiguée.
Ah
? Je n'ai pas remarqué. Et toi ?
Oh...Les
enfants vont bien. James, Albus et Lily sont chez Dudley.
Chez
ton cousin ?
Ginny
ne t'a pas dit ?
Non.
Dudley
habite juste à côté. Et comme il savait que moi et Ginny n'avions pas tellement
de temps pour nous occuper des enfants, il a proposé de les prendre chez lui
quand on le voulait. C'est Julia qui les garde.
Elle
ne m'en avait pas parlé.
Ah
ces femmes...Bon et sinon le boulot ? Du nouveau ?
Bah,
c'est ce qu'on disait avant que tu arrives...C'est calme.
Rien
à te mettre sous la dent ?
Pas
le moins du monde.
Mais
Kinglsey a été gentil avec moi. Comme tu le sais, le Tournoi a lieu à Poudlard,
et il a été demandé aux Aurors de veiller sur nos invités. Et il s'est arrangé
pour que j'en sois. »
Harry
haussa le sourcil gauche.
« Ils
craignent quelque chose ?
Je
ne peux pas t'en parler. Simplement que selon nos informations, il se passe des
choses pas claires en ce moment.
Hum...
Mais
rassure-toi, personnellement, je ne pense pas que quiconque soit assez fou pour
venir tenter quoique ce soit à Poudlard. »
Harry
sembla pensif à ces paroles. Cela lui rappelait l'époque de Dumbledore, quand
l'on disait que rien n'arriverait à l'école de son vivant. Harry savait
pertinement que cela n'était pas tout à fait vrai. Il avait cependant toute
confiance en McGonagall.
Hermione
et Ginny coupèrent court à la réflexion de celui-ci, arrivant avec un plat de
dinde farcie qui réussit sans mal à lui rappeler qu'il avait très faim.
Loin de là, à l'autre bout de
l'Europe, quelque part au bord de la Mer Noire, trois ombres échangeaint autour
d'une vieille batisse délabrée.
« Mes
amis, nous voici devant l'ancienne demeure d'Igor Karkaroff. », dit une
voix morne et glaciale.
« Pourquoi
nous as-tu mené là, Drago ? », dit l'un des deux autres.
« Oui,
il n'y a rien ici. Karkaroff a disparu depuis longtemps. »ajouta l'autre.
Malefoy
releva sa capuche et les deux autres virent son visage blond se tourner vers
eux.
« Crabbe
et Goyle, vous resterez toujours aussi bêtes... Je ne suis pas venu ici sans
raison. »
Il
cria dans la nuit.
« Karkaroff,
montres-toi, je sais que tu es là. »
Seul
le silence lui répondit.
Malefoy
poursuivit.
« Karkaroff,
tu sais qu'il n'est pas prudent de jouer à ce petit jeu ? Ta chère fille Selena
pourrait en pâtir. Es-tu prêt à la sacrifier ? ».
Une
nouvelle fois, seule le bruit des vagues à une centaine de mètres lui répondit.
« Si
tu le prends comme ça...Crabbe va la chercher.
Mais...Il
n'est peut-être pas là...
Tais-toi
et fais ce que je te dis.
D'a...D'accord. »
Crabbe
quitta ses comparses et transplana. Il revînt une dizaine de minutes plus tard
en balai volant, avec une jeune fille d'à peine dix ans.
Malefoy
reprit sa litanie.
« Karkaroff,
où te caches-tu ?... »
Quand
il en eut marre d'appeler dans le vide, il se tourna vers la jeune fille qui
avait le regard vitreux. Celle-ci sembla reprendre quelques secondes juste
avant que Malefoy pointe sa baguette sur elle.
Endoloris
!
Arrête
! Tu vois bien qu'il n'est pas là...
Goyle,
tais-toi. »
Un
éclair rouge de stupéfixion alla droit sur celui-ci. Un sorcier apparut face à
eux.
« Impedimienta
! », cria Malefoy.
Le
maléfice d'Entrave loupa le sorcier, mais Crabbe l'atteignit avec un sort de
stupéfixion.
« Ah...Ce
cher Karkaroff. »
La
jeune fille criait, pleurait de douleur.
Malefoy
alla voir Goyle. « Enervatum ! »
« La
prochaine fois que tu fais du sentiment, c'est sur toi que je pratiquerai ce
sort. Compris ?
Oui,
Drago...
Bien.
Occupons-nous de ce cher Karkaroff maintenant. »
Malefoy
se dirigea vers le sorcier. Il prit sa baguette puis le remit debout.
« Alors,
Karkaroff...
Qui
êtes-vous ?
Comment
? Vous ne devinez pas qui je suis ?
Non »,
mentit Karkaroff. « Que me voulez-vous ?
C'est
moi qui pose les questions, Karkaroff...Ne trouvez-vous pas que je ressemble à
mon père ?
Lucius
Malefoy...Vous êtes son fils ?
Endoloris
! »
Karkaroff
se tordit de douleur.
« Ecoutez-moi
quand je vous parle. Je vous ai dit que c'était moi qui posait les
questions. »
Crabbe
et Goyle eurent un rire gras.
« Alors,
professeur...N'avez-vous pas la moindre idée de notre visite ?
Non.
Il
se trouve que je suis persuadé du contraire. En effet, à moins que vous ne soyez un père indigne, vous
devriez savoir où se trouve votre fils. Surtout quand il emprunte comme son
père avant lui la direction des Forces du Mal.
Non...Je
ne sais pas. Il est parti de la maison il y a longtemps. Je n'étais pas
d'accord avec ce choix.
Pourquoi
ne pas l'avoir dénoncé alors ?
Parce
que...
Parce
que vous savez où il est. Et que vous l'aidez !
Non,
non...Parce que c'est mon fils, c'est tout.
Karkaroff,
allons...Vous qui avez dénoncé plus de la moitié des Mangemorts, que
pensez-vous qu'il arriverait si quelqu'un...Moi par exemple, dévoilait le fait
que vous protégez votre fils, qui comme chacun sait, est en cavale depuis qu'il
a massacré une bande de gobelins, chose formellement proscrite par le Code
Pénal International ?...
Je...Je
ne sais pas.
Moi
je le sais. Vous vendriez votre fils pour sauver votre tête. »
Karkaroff
eut une tête étrange.
« Alors,
Karkaroff...Où est Serguei ?
J'ai
une condition.
Mmmh...Tu
n'es pas en position de discuter...Endoloris ! »
Un
sorcier arriva alors de l'endroit où était apparu Karkaroff.
« Malefoy,
laisse-le, s'il te plait.
Ah...Serguei...Cela
faisait longtemps.
En
effet...Un an déjà...Que veux-tu, Drago ?
Plusieurs
petites choses. Mais allons discuter plus loin. »
Les
deux hommes s'éloignèrent des autres.
« Pourquoi
n'es-tu pas sorti plus tôt de la maison, Serguei ?
Père
m'a dit qu'il s'en sortirait.
On
ne peut guère lui faire confiance, tu devrais le savoir.
Je
lui laissai une chance.
J'ai
du mal à te croire.
Pourquoi
cela ?
On
dirait que ma visite ne t'enchante pas.
Elle
m'inquiètes un peu, je t'avoue.
Pourquoi
cela ?
Je
savais qu'un jour tu viendrai demander le paiement de ma dette envers toi.
En
effet. Pourquoi as-tu tué ces gobelins, au fait ?
Je
leur devais beaucoup d'argent...Alors je les ai tués. Ce ne sont que des
gobelins après tout...
Je
sais bien. Mais du coup, tu t'es plongé dans la clandestinité. Ce n'est pas une
chose très intelligente. Nous exclure de la société finirait tôt ou tard par
nous piéger. Et cela conduirait à la disparition du Cercle Des Insoumis.
Je
n'avais pas tellement le choix, Drago. C'était eux ou moi. Mais peut-être
aurais tu préféré me voir disparaître ? J'ai entendu dire par certains que ma
présence parmi nous t'importunait, que tu craignais que le sang de mon père
trahisse à nouveau les rangs du Mal. »
Malefoy
eut un sourire glacial.
« J'admets
volontiers que ton père était pour moi un obstacle à ton intégration. Mais ces
mauvaises langues ignorent sans doute que c'est moi qui ai insisté pour te
compter parmi nous.
Vraiment
?
Oui.
C'est encore un coup de ce vieux porc d'Adrian, je suppose ?
Oui.
Pucey ne te tient pas en grande estime, c'est le moins que le puisse dire. Mais
Viktor me l'a également dit.
Davidoff
?
Non...Viktor
Krum...
Ahaha...Sans
doute ne supporte t-il pas qu'un anglais lui dame encore le pion. Cedoit être
une vieille rancoeur.
De
quoi parles-tu ?
Oh...C'était
à l'époque où il a participé au Tournoi des Trois Sorciers. Il était amoureux
d'une Sang-de-Bourbe, Hermione Granger. Mais elle l'a lâchée. Elle est mariée
avec un fils Weasley, maintenant.
Je...Je
l'ignorais.
Tu
ignores beaucoup de choses, Serguei. J'espérais davantage de toi.
Que
veux-tu dire par là, Drago ?
Que
ton utilité pour notre cause diminue. Mais rassure-toi, je ne suis pas là pour
te supprimer. Je n'aurais pas pris la peine de déranger ton cher père, parce
que j'aurais dû le tuer.
Pourquoi
es-tu là alors ?
Parce
que j'ai besoin de toi pour une mission. »